Nom : Toranaga
Prénom : Kiritsubo
Surnom : Kiri
Âge : 18 ans
Sexe : Féminin
Nombre : /
Nombre de bras fantômes : 4
Longueur des bras fantômes : 5 mètres et demi
Habitat : Dans un endroit reculé du parc, loin de l’agitation humaine, en face de sa maison d’enfance.
Emploi : /
Statistiques financiers : Un larcin ici ou là.
Apparence physique :Kiritsubo hérita de la beauté de sa mère et de la noblesse de son père. Tous ses traits étaient magnifiquement scupltés, ses yeux en amandes brillant derrière un soyeux barrage de cils soigneusement recourbés. Son regard de braise était de la couleur particulière de l'orangé, un savant mélange d'ambre et d'auburn. Ses prunelles impénétrables savaient traduire le moindre de ses sentiments, sans jamais qu'une étincelle de tristesse ne les quitta. Un petit nez fin, les lèvres rosées d'une pétale de rose, Kiri ne manquait certes pas de charme. Son petit air buté ne faisait rien pour amoindrir l'attraction mystérieuse qui émanait d'elle. Ses cheveux possédaient maintenant l'éclat caractéristique d'une orange mûre, et la pointe folle de sa chevelure virait au rubis. Ni trop grande, ni trop petite, la jeune femme avait l'allure d'un chat traqué. La tête baissé, elle évitait les foules et savait se faire discrète. La gracilité de ses mouvements attendrissaient l'image de délinquante qui se dégageait de ses vêtements usés. Un vieux jean taille basse, un T-shirt blanc moulant aux dessins violets et une paire de basket lui tenaient lieu d'accoutrement lorsqu'elle était seule. Autrement, elle préférait se munir de l'inévitable veste noire qui pouvait, au besoin, dissimuler la teinte particulière de ses cheveux et les cornes blanches qui dépassaient timidement de sa tête. C'était le genre de jeune femme que l'on oublie, comme elle aimait à oublier, à s'oublier...
Descriptions du comportement :La complexité de son comportement, aussi prévisible soit-il, mérite de s'y attardé quelque peu. Avant la nuit fatidique, la petite Toranaga était la plus merveilleuse des petites filles. Curieuse et éveillée, elle posait mille questions et ne se laissait jamais de découvrir de nouveaux horizons. Son admiration sans borne pour les jolies choses ne l'empêchait pas de demeurer simple et réaliste. Elle savait savourer chaque instant de bonheur partagés avec ses parents, sans pourtant savoir qu'ils seraient si courts. Gentille et attentionnée, elle n'avait d'autres objectifs que de rendre ses géniteurs aussi fiers et heureux qu'ils pouvaient l'être. À la mort de son père...et de sa mère...elle se referma sur elle-même, protection vaine contre le mal du monde extérieur. Méfiante et craintive, elle ne levait guère plus les yeux pour admirer le bleu du ciel. Sans cesse sur la défensive, elle ne se liait d'amitié avec personne, craignant qu'un geste déplacé, une plaisanterie douteuse, ne déclenche la rage meurtrière de ses vecteurs. Sans véritablement les craindre, elle avait apprit à les respecter. Ils faisaient partie d'elle et elle leur devait sa survie dans ce monde cruel. À ses yeux, le ciel était sans cesse gris et la vie n'avait plus de saveur. Solitaire, elle détestait la solitude. Kiri vivait la peur au ventre, craignant elle ne savait quoi. Malgré les ténèbres qui étouffaient son coeur, elle ne pouvait se résoudre à mettre fin à ses jours. Cela aurait été d'une impardonnable lâcheté. Chaque jour, sa respiration devenait plus difficile et elle ne trouvait de réconfort que dans la puissance apparament illimitée de ses vecteurs.
Histoire :La petite Kiri naquit un jour de printemps, alors que tous les cerisiers étaient en fleurs. Son premier cri, aussi mélodieux que le chant d’harmonie siffloter par les oiseaux, ne put dissimuler l’incongruité de la paire de cornes qui saillaient sous sa mince et blonde chevelure de bébé. Légèrement décontenancés, les parents de la fillette décidèrent d’ignorer les conseils du médecin, de l’infirmière et de la sage-femme. Ils allaient garder la petite. Comment aurait-il pu, en toute connaissance de cause, rejeter le merveilleux sourire et les yeux étincelants de vie de la petite chose entre leurs bras? Enveloppant leur précieux fardeau dans une douce couverture de la couleur du lilas, ils harmonisèrent leur voix pour entonner la berceuse qu’ils avaient inventée et destinée à cette enfant.
Les années s’écoulèrent doucement, tel le ruisseau vagabondant silencieusement dans la vallée. Le bonheur de la famille était complet, à peine entachée par le fait que la jeune Kiri devait porter un chapeau chaque fois qu’ils sortaient. De retour à la maison, le tabou concernant ses cornes était levé et elle pouvait gambader joyeusement dans le jardin fleuris. C’était son terrain de jeu favori. Elle adorait observer les papillons, les abeilles qui butinaient et tenter d’imiter le chant des oiseaux. Son plus grand bonheur était de trouver une coccinelle. Elle se mettait à l’étudier sous tous les angles et parfois, lorsque la chance lui souriait, elle arrivait à faire monter l’insecte sur son doigt. Elle accourait alors dans la cuisine familiale pour exhiber sa nouvelle amie. Une fois, un papillon s’était perché sur l’un de ses cornes. La petite était restée immobile de longues minutes, les yeux tournés vers le haut, sa petite langue rose au coin des lèvres. Lorsqu’elle débuta sa première année à l’école, Kiri se révéla être une excellente élève, attentive et curieuse. Ses camarades de classe l’aimaient bien et même, un petit garçon lui offrit un cœur en papier pour la Saint-Valentin. Épanouie, Kiri commença à apprendre le violon et elle adorait faire de petites représentations devant ses parents, gonflés de fierté. Sa mélodie préférée était la berceuse de son enfance. Bientôt, ses parents lui offrir une autre raison d’être heureuse. Le soir tombé, lorsque les gens étaient rentrés chez eux et s’offraient un dîner chaleureux, la famille Toranaga sortait. Un parc faisait face à leur demeure et le soleil y était toujours bon. La nuit, de grands lampadaires offraient protection et calme aux piétons nocturnes. Ainsi donc, lorsqu’ils sortaient tous les trois, Kiri avait l’autorisation de ne pas porter de bonnet. Sa joie était sans limite. Elle pouvait courir, sauter et tournoyer en sentant le vent jouer dans ses cheveux. C’était le comble du bonheur. Ensemble, ils marchaient et riaient en se détendant. Ils avaient alors presque une vie normale.
Ce fut justement lors d’une de ces promenades tardives que le monde de la jeune Kiri, maintenant âgée de treize ans, bascula. Son père et sa mère se tenait la main et riaient de voir leur unique trésor exécuter maladroitement plusieurs roues au sol. Soudain, des ténèbres environnant le parc, surgit une bande de voyous. Couteaux brillant sous le clair de lune, ils avaient clairement l’intention de détrousser les malheureux promeneurs. Cependant, l’un d’eux aperçut les cornes de Kiri. Ses traits se figèrent d’horreur.
"Un monstre! C’est un monstre!"
Sans attendre, il dégaina un pistolet et pointa l’objet de mort sur la fillette incrédule. La seule chose qu’elle voyait en cet instant était ce long corridor noir qu’il s’ouvrait devant elle et pointait son front. Sa curiosité naturelle la poussa à rester pour voir ce qui allait se passer. Une autre partie d’elle savait que cette chose était dangereuse et qu’elle ferait mieux de s’en éloigner. Tout se passa au ralenti. Le voyou pressa la détente et le feu jaillit du corridor noir. Kiri n’eut pas le temps d’apercevoir la balle qu’une forme sombre se jetait devant elle. Une forme ayant la forme de son père. Atteint au ventre, il s’effondra dans les feuilles mortes de cette froide saison d’automne. Les voyous restèrent un instant hébétés, puis, prirent la fuite. Kiri laissa son regard dérivé des arbres coloriés d’un jaune très pur et d’orange foncé, vers le corps de son père. Son attention se focalisa sur la marre de sang qui grandissait rapidement sous lui. Sa mère s’était déjà précipitée sur lui, criant et pleurant à chaudes larmes. Kiri n’entendait rien. Ce devait être la détonation. Puis, aussi violement qu’un typhon, tous ses sens furent saisis du malheur qui venait d’arriver. Le bruit de la nuit s’insinua dans ses oreilles alors que les cris déchirants de sa mère déchiraient ses tympans. Une larme glissa sur sa joue. Lorsqu’elle se pencha enfin sur le corps de l’homme qui l’avait protégé toute sa vie, l’avait aimé et chéri, il était trop tard. Il était mort.
Mort.
Ce qui se passa entre cet instant et celui où sa mère et elles se retrouvèrent seules, chez elles, toutes vêtues de noires après l’enterrement, resta flou dans l’esprit de la jeune fille. Tout ce dont elle se rappelait, c’était le silence. Un silence profond, froid, désespérant. Sa mère ne prononça plus un mot, plongée dans un état de choc glacé comme l’hiver. L’absence de bruit fut d’abord incommodante, gênante. Puis, elle devint une partie intégrante du mobilier de la maisonnée. Souffrant dans sa chaire de ce mutisme, Kiri faisait tout ce qu’elle pouvait pour rester loin de chez elle. Elle couchait souvent chez des amies ou demandait l’hospitalité à des gens de la famille. La courbe descendante que prirent ses notes scolaires ne fit qu’entamer sa course. Le silence de sa mère dura deux longues années. Le premier mot qu’elle prononça fut :
"Non."
À peine débarrassée de ce mutisme qui fendait l’âme, la mère de Kiri plongea dans une autre phase, celle de la dénégation. Elle refusait de croire ce qui s’était passé. Après avoir reprit le travail, elle revenait à la maison en fredonnant un air joyeux, les courses dans les bras. Elle embrassait sa fille et cuisinait de délicieux petits plats. Elle disait qu’il allait bientôt rentrés, qu’il serait bientôt là. Ce n’était que lorsque le repas était servis et que la troisième place demeurait désespérément vide qu’elle craquait. Elle éclatait en sanglots et courait se réfugier dans sa chambre. Kiri mangeait seule. C’était le même manège chaque soir. De plus en plus isolée, la jeune fille commença lentement à se refermer sur elle-même. Ses résultats furent de plus en plus décevants et elle n’osait même plus les montrer à sa mère. Elle se contentait de demander une signature et sortait marcher. Elle ne rentrait que tard le soir, prenait sa douche et se couchait. Mise à part le monologue incessant de sa mère qui espérait que son mari reviendrait, rien n’avait vraiment changé. Trois ans plus tard, elle changeait enfin de discours. Elle acceptait et reconnaissait que jamais plus elle ne pourrait le voir sourire ou lui prendre la main. Vous pensez que tout sera pour le mieux maintenant, c’est faux.
Kiri avait atteint l’âge de dix-huit ans et agissait en tant que tel. Avec l’âge venait l’envie de discuter, de désobéir et de se défendre. Après le silence et la dénégation, sa mère commençait à mettre la mort de son père sur son dos. Elle disait que si elle n’avait pas été là, si le voyou n’avait pas vu ses cornes, il ne serait pas mort. Ils se seraient faits détroussé, mais seraient revenus chez eux, vivants. Les attaques étaient de plus en plus vicieuses, inattendues et gratuites. À tout à propos, sa mère glissait un commentaire exprimant la colère et la hargne qu’elle éprouvait maintenant pour sa fille. Leurs querelles devenaient fréquentes et le ton montait invariablement. Ce soir-là, une douce nuit de printemps, alors qu’elles échangeaient de nouveau leur venin, sa mère prononça deux mots de trop.
Monstre. Meurtrière.
Ses mots tournoyèrent longtemps dans sa tête avant qu’elle ne réalise ce qui était en train de se produire. De longs bras invisibles aux doigts effilés et puissants, filèrent sur sa mère. Les yeux crevés, la langue arrachée, sa mère tentait de comprendre ce qui lui arrivait. Elle tentait de hurler, mais seul un horrible gargouillis sortit de sa gorge. Les bras invisibles qui, de toute évidence, émergeaient de son dos, brisèrent les bras et les jambes de la femme qui lui avait donné la vie. Sa mère ressemblait maintenant à une poupée désarticulée, gémissante et agonisante. Ses vecteurs commencèrent à la ruer de coups, sans la tuer. Kiri pleurait. Elle ne contrôlait plus rien. Le sang éclaboussait les murs, les cris de sa mère se noyaient dans le sang qui emplissait sa bouche. Lorsque ses organes internes furent réduits à l’état de gelée, ses bras et jambes furent arrachés sèchement. Kiri tremblait de tous ses membres et secouait la tête avec l’énergie du désespoir.
"Non…Non…Non…"
Avant que sa mère ne pousse son dernier soupir, deux vecteurs décapitèrent la dépouille de sa mère et présentèrent leur trophée à Kiri. Son regard figé dans une indescriptible terreur, elle saisit la tête entre ses mains et plongea son regard dans celui de sa mère. Elle ne remarqua pas que ses deux autres vecteurs écrivaient en lettres de sang, sur le mur du salon, MEURTRIÈRE. Kiri s’effondra au sol, serrant la tête de sa mère de toutes ses forces. Elle se balançait frénétiquement d’avant en arrière, sa main droite caressant compulsivement les cheveux de soie accrochés à la tête. Plusieurs minutes plus tard, des sirènes retentirent. Des voisins avaient entendus leur dispute et craignaient le pire. Avec raison. Complètement débranchée de la réalité, Kiri laissa tomber la tête de sa mère, se rua dans sa chambre et s’arrêta subitement devant son miroir. Elle était couverte de sang. Sans penser aux conséquences de ses actes, elle se déshabilla et enfila d’autres vêtements. Elle passa en flèche devant le salon, ignorant le sang éclaboussé sur les murs, le sol, imbibé dans le tapis, et s’enfuit par derrière. Elle disparut dans la nuit.
La police se lança bien évidement sur ses traces. La peur au ventre, la jeune femme était restée cachée, vivant de quelques vols qu’exécutaient pour elle ses vecteurs. Son lieu privilégié pour dormir était les parcs. Elle s’y sentait attachée, sans qu’elle sache pourquoi. Un jour, un petit chien vint à sa rencontre. Elle commença à le caresser, mais, brusquement, le chiot la mordit. Il se retrouva à l’état de tapis de poils avant d’avoir put aboyer le moindre son. Dans les semaines qui suivirent, les voyous arpentant les parcs se mirent soudainement à mourir, leurs corps complètement désarticulés. Kiri ne voulait pas, c’était eux, c’était eux qui l’agressaient. Elle ne faisait que se défendre.
Pour Kiri, cette nuit fatale durant laquelle elle tua sa mère n’existait pas, n’existait plus. Lorsqu’on lui demandait comment ses parents étaient morts, elle répondait que des voyous avaient voulu les détrousser et que ça c’était mal terminé. Ils avaient tué ses parents et avaient eu pitié de la petite fille qu’elle était à l’époque. Le traumatisme était si profond qu’elle arrivait à se tromper elle-même. Aujourd’hui, Kiri errait, réduisant en charpie tout ce que ses vecteurs voyaient comme une agression. Plus que tout, elle se retrouva seule. Encore.
Aime : La berceuse que ses parents lui chantaient, le printemps, le soleil et sentir le vent dans ses cheveux.
N’aime pas : L’automne, le froid, le silence, la violence, se sentir agressée, la pitié, la solitude, la foule.
A peur de : Mourir, réaliser qu’elle a tué sa mère, être attaquer par des humains, les ténèbres.
But : Comprendre ce qui est arrivé, comprendre et accepté ce qui s’est passée cette nuit-là.
Autres commentaires : Après le traumatisme subit par le meurtre de sa mère, elle oublia une partie de la berceuse de ses parents. Elle ne se souvient que du début, qu’elle fredonne constamment.